Dans un paysage montagnard et désert, la plantureuse Margo Winchester, au tour de poitrine impressionnant, est attaquée par un voyou : elle se défend et parvient à tuer son agresseur. Elle est recueillie par le policier Homer Johnson...
Chair toujours aussi joyeuse et réjouissante chez Meyer, qui va ici de pair avec une série de délires (nazis, cluedo, dialogues sur-littéraires décalés) parfois presque trop calculés. Ce décalage absurde n’est pas vraiment le dommage collatéral (la part folle, énergique) d’un film qui irait trop loin sans regarder à la dépense : c’est au contraire une originalité travaillée et bien mise au centre, voire un peu fièrement célébrée dans sa bizarrerie surlignée. Sans nier le plaisir pris, on peut y préférer un humour plus débridé, instinctif ou naïf, d’autant que dans ses moments moins inspirés, le film flirte avec l’effet Pécas (gags à bruitages, musique pouet pouet qui souligne le côté bouffon – dis-je sans voir jamais vu de film de Max Pécas…).
C’est néanmoins bouder son bonheur tant le film est rythmé et plein d’idées, rigoureux mais déconneur, faisant preuve d’une sensualité indéniablement efficace (les garçons ne sont pas en reste). Dommage que la dimension érotique du film serve parfois de prétexte à de longs ventre-mous, dans le tiers central notamment, lorsque les scènes de sexe s’enchaînent un peu automatiquement, et que seules les incursions un peu forcées de la narratrice viennent pointer toutes les dix minutes à l’écran, pour que l’ensemble reste autre chose qu’un simple film de fesses.
Une chose interroge, également : cette omniprésence du viol, du sexe forcé, ou consenti en échange de service. Faster Pussycat me semblait dessiner un univers de femmes puissantes, presque déifiées, face auxquelles l’agressivité de la sexualité masculine apparaissait pathétique. Il en reste d’ailleurs quelque chose ici, par le recours systématique à ces sexes en carton-pâte, qui rendent les élans virils grotesques et dérisoires. Mais malgré cela, Meyer ne résout pas vraiment le paradoxe d’une dialectique (celle de tout cinéma érotique de l’époque) qui, tout en chantant la puissance des femmes, crée des films tout entiers consacrés à en user pour satisfaire l’œil d’un public masculin. Ambiguïté d’ailleurs pas dénuée de richesse, mais je crains que s’il s’en tient à ce statu-quo sans en explorer l’étrangeté, son cinéma finisse par lasser.
Mega Vixens en VF. (F)